Ça m'a fait tilt cette semaine. Mylann avait jusqu'alors un vélo avec des petites roulettes, et aussi une draisienne grâce à laquelle Allan a déjà appris le sens de l'équilibre nécessaire sur un vélo. Allan lui-même a appris à faire du vélo vers 5 ans et demi.
draisienne |
D'abord intimidé par l'engin, il l'escalade comme il peut pour s'assoir sur la selle, et cherche à démarrer, à lancer le premier tour de pédale. Pour faire court, la journée n'était pas encore à sa moitié qu'il savait déjà pédaler, enjamber le vélo pour s'installer sur la selle, freiner, tourner, et prendre suffisamment de vitesse pour créer une inertie. Nous nous sommes relayés avec Thierry sur quelques longueurs pour maintenir de loin l'équilibre relatif, puis pour courir aux côtés de l'intrépide qui avait besoin d'une assurance, jusqu'à entendre "C'est bon maman lâche mais lâche!"...
Je suis rentrée m'asseoir pour me goinfrer d'oeufs de Pâques, l'effort méritait bien ce réconfort, et j'ai regardé mon cycliste finir la journée à faire des allers-retours partout où il pouvait aller. Il a dormi avec son vélo calé contre le mur de son lit.
Cette aventure m'a fait penser à une anecdote, il y a quelques années.
Ma fille, petite, réclamait souvent un couteau à table, "comme les grands". A l'époque, nous pensions qu'elle n'avait pas l'âge, ce n'est que vers 6 ans qu'elle a eu le droit d'en avoir un.
Mon cadet, voyant sa sœur s'essayer à couper, voulut avoir un couteau. Même réponse, mais nous pensâmes que raisonnablement c'était possible un peu plus tôt, vu que les couteaux "pour grands" que nous avions choisi étaient bien adaptés (le classique à dents et bout rond), au grand dam de Nawelle qui s'indigna d'avoir été ainsi traitée injustement. Et pour sûr, il fut aussi habile que sa sœur.
Lorsque le petit frère réclama un couteau comme ses frère et sœur, notre technique était bien rôdée, il y eut droit, et même s'il ne le manie pas encore aisément, il apprend à couper.
La petite dernière, dès qu'elle l'a réclamé, a toujours eu un couteau à table, adapté, c'est-à-dire peu tranchant au début, mais le geste vient.
Cela nous a juste soufflé que l'idée que l'on se faisait des apprentissages n'était pas toujours la bonne. Nos enfants nous étonnent toujours, et ce que pour notre part nous avons appris, c'est de fournir les bons outils et d'être disponibles pour eux, leur ténacité fait le reste.