La vie est à notre portée, il ne tient qu'à nous de la saisir

vendredi 29 avril 2011

Apprendre comme on respire

Pour mon précédent article, quelqu'un a demandé :
Anonyme a dit… C'est extra mais a partir de quel age?
J'ai donné une réponse, expliquant en gros que je pensais qu'il ne s'agissait pas tant de l'âge de l'enfant que de son envie de faire et de l'accompagnement qu'on peut lui apporter sur le moment. Mais j'y ai repensé depuis, et je crois que je peux mieux expliquer ce qui m'a amené à cette façon de penser.

Ça m'a fait tilt cette semaine. Mylann avait jusqu'alors un vélo avec des petites roulettes, et aussi une draisienne grâce à laquelle Allan a déjà appris le sens de l'équilibre nécessaire sur un vélo. Allan lui-même a appris à faire du vélo vers 5 ans et demi.

draisienne
On nous a proposé un vélo plus grand pour Mylann. Problème dans notre esprit : Mylann n'a que 4 ans et demi, c'est tôt pour faire du vélo sans roulettes. Mais le jeune homme a eu vent de l'histoire, réclame son vélo à corps et à cris, nous allons donc nous quérir de la précieuse bicyclette.

D'abord intimidé par l'engin, il l'escalade comme il peut pour s'assoir sur la selle, et cherche à démarrer, à lancer le premier tour de pédale. Pour faire court, la journée n'était pas encore à sa moitié qu'il savait déjà pédaler, enjamber le vélo pour s'installer sur la selle, freiner, tourner, et prendre suffisamment de vitesse pour créer une inertie. Nous nous sommes relayés avec Thierry sur quelques longueurs pour maintenir de loin l'équilibre relatif, puis pour courir aux côtés de l'intrépide qui avait besoin d'une assurance, jusqu'à entendre "C'est bon maman lâche mais lâche!"...
Je suis rentrée m'asseoir pour me goinfrer d'oeufs de Pâques, l'effort méritait bien ce réconfort, et j'ai regardé mon cycliste finir la journée à faire des allers-retours partout où il pouvait aller. Il a dormi avec son vélo calé contre le mur de son lit.






Cette aventure m'a fait penser à une anecdote, il y a quelques années.
Ma fille, petite, réclamait souvent un couteau à table, "comme les grands". A l'époque, nous pensions qu'elle n'avait pas l'âge, ce n'est que vers 6 ans qu'elle a eu le droit d'en avoir un.
Mon cadet, voyant sa sœur s'essayer à couper, voulut avoir un couteau. Même réponse, mais nous pensâmes que raisonnablement c'était possible un peu plus tôt, vu que les couteaux "pour grands" que nous avions choisi étaient bien adaptés (le classique à dents et bout rond), au grand dam de Nawelle qui s'indigna d'avoir été ainsi traitée injustement. Et pour sûr, il fut aussi habile que sa sœur.
Lorsque le petit frère réclama un couteau comme ses frère et sœur, notre technique était bien rôdée, il y eut droit, et même s'il ne le manie pas encore aisément, il apprend à couper.
La petite dernière, dès qu'elle l'a réclamé, a toujours eu un couteau à table, adapté, c'est-à-dire peu tranchant au début, mais le geste vient.

Cela nous a juste soufflé que l'idée que l'on se faisait des apprentissages n'était pas toujours la bonne. Nos enfants nous étonnent toujours, et ce que pour notre part nous avons appris, c'est de fournir les bons outils et d'être disponibles pour eux, leur ténacité fait le reste.

mercredi 20 avril 2011

Un atelier sculpture sur béton cellulaire

Lundi, nous avons proposé un atelier de sculpture pour les personnes de notre petit groupe, principalement des adhérents de notre association L'Atelier Home's Couleurs (LAHC).
Je m'étais munie de plaques de béton cellulaire, que j'avais recoupé à des dimensions pratiques (environ 30x50cm) et qu'on peut trouver pour un prix modique dans tous les magasins de bricolage, dans différents formats, et même sous forme de briques. Ce matériau sert habituellement dans la construction, c'est une matière poreuse, friable, et légère, facile à gratter, casser ou scier, idéale pour commencer à découvrir la sculpture.

J'ai eu cette idée en feuilletant cette collection : Vivre comme..., Editions de La Martinière Jeunesse.

Un des thèmes de la collection : la Grèce Antique

Dans toutes ces civilisations anciennes, on retrouve des bas-reliefs ( le bas- relief est un type de sculpture. Sa particularité est de ne présenter qu'un faible relief, d'être à plat, le sujet représenté ne se détachant que faiblement du fond. Il y reste engagé à mi-corps. On trouve souvent des bas-reliefs sur les façades de monuments, représentant une scène dans une grande frise par exemple. Source : Techno-science.net) mettant en avant des scènes de la vie quotidienne, de glorieuses batailles, des personnages marquants de leur époque.



Nous avons bénéficié d'un temps merveilleux, doux et clément. Nous nous sommes installés dehors car cela fait beaucoup de poussière. Grâce à cet article, j'ai pu savoir avant l'atelier de quel matériel nous munir, à savoir :

  • des burins, des ciseaux de sculpteur, j'en ai trouvé des lots à tout petit prix en grande surface de bricolage
  • des marteaux, dans l'idéal un par participant
  • une balayette, pour nettoyer la plaque : au fur et à mesure du travail, on redécouvre le dessin ^^
  • des lunettes de protection contre les éventuels éclats : de bricolage, de plongée, de soleil...
  • des craies de couleur
  • un crayon à papier
  • éventuellement des modèles imprimés de l'image que vous voulez sculpter, sachant qu'un format A4 peut paraître un peu petit, nous avons redessiné tous les modèles à main levée en plus grand format.
On peut faire si l'on veut un bas-relief, mais aussi une sculpture en 3 dimensions "réaliste".
Notre installation :



Nous avons aidé les enfants à reproduire les dessins qu'ils avaient choisi, dans un format équivalent à la plaque.





 Sympa les masques et les lunettes de soleil, non?
Et tout le monde s'est lancé. Personne n'ayant d'expérience en la matière, c'était une découverte pour tout le monde! Les premières ébauches :










Nous avons fait une pause goûter, les enfants ayant commencé à courir autour de nous, il était temps de se dégourdir les jambes et de reprendre des forces. Et chacun s'est remis au travail avec ardeur.


A la fin de l'atelier, voici ce que nos artistes avaient composé :

Rachel

Abigaël


Léna

Nicolas

Emma

Coline

Nawelle

Sophie (une maman)

Allan

Mylann


On peut donner de la couleur avec des craies de couleur, des pigments, nous n'avons pas essayé avec de la peinture (gouache ou acrylique) mais je pense que ça devrait convenir. La plupart des œuvres n'étaient pas achevées au moment du départ, mais une des conclusions de cet atelier-découverte est que la sculpture est quelque chose qui se vit, qui a besoin de maturation, de temps, de "reviens-y", par petites touches et inspirations.

J'ai bien envie pour ma part de faire une scène de la vie quotidienne, à la manière des bas-reliefs romains.

samedi 16 avril 2011

Allumer du feu

Aujourd'hui, Nawelle a voulu tester l'effet du soleil à travers une loupe. Son papa a donc délimité des conditions sécurisées : quelques herbes sèches dans un cendrier, au-dessus du barbecue, et il lui a montré comment obtenir un rayon solaire intense et brûlant (je ne sais pas ce que j'ai fait des photos, j'aurais mis ma main... au feu ;-) que j'en avais pris).


C'est un problème d'optique :
Les rayons du soleil arrivent tous parallèlement sur la loupe, qui est une lentille convergente.
Lorsque les rayons du soleil traversent cette lentille, ils se rassemblent tous en un point,(c'est d'ailleurs pour cette raison qu'une loupe sert a observer précisément un certain point).
Le point est alors surchauffé avec la concentration des rayons lumineux et s'il est combustible (une feuille par exemple), il se consume, voire s'enflamme.

C'est aussi pour cela qu'à cause de morceaux de verre jetés n'importe où, comme des bouteilles abandonnées en forêt, on peut déclencher des incendies dramatiques !




Nawelle a donc fait des expériences. Le rayon concentré en un point entamait très rapidement la matière.


Il se pose une question toutefois : les herbes sèches rougeoient, mais ne s'enflamment pas.

Cela m'a rappelé la fois où nous sommes rentrés du Paléosite, des images de la préhistoire plein les yeux, et où nous avons essayé d'allumer un feu avec le kit d'allumage par percussion acheté sur place, composé d'un silex, d'une pierre de marcassite (qui contient des morceaux ferreux), et d'un peu d'amadou, ce champignon dont les fibres sèches sont un allume-feu naturel.



Cela n'avait déjà pas été une mince affaire. On arrivait à envoyer parfois une étincelle, il fallait être suffisamment proche pour qu'elle ne s'éteigne pas, et on a soufflé longtemps à chaque fois sur des fibres qui rougeoyaient légèrement...



... mais cela a pris de longues longues minutes avant d'arriver à provoquer une flamme. Nous ferions de piètres hommes préhistoriques!


 J'ai toujours entendu dire qu'il faut laisser une entrée d'air par en dessous, ce que me suis efforcée de faire, mais ça ne fonctionnait toujours pas bien. Peut-être mon bois était-il trop humide, et mes herbes sèches pas vraiment inflammables?


Notre récompense : flambée de chamallows préhistoriques!


Le lendemain nous avions construit une cabane préhistorique devant notre foyer, que nous avons amélioré, et le tout est toujours en place dans notre jardin, la cabane agrémentée maintenant d'un pied de chèvrefeuille pour reste feuillue et verte.

J'ai trouvé ça aussi en faisant des recherches pour l'article : une loupe "hand-made", fabriquée avec de l'eau, et ça marche!